"L'homme le plus seul du Monde est le poete. La solitude engendre forcement la creation, la poesie... et l'auto-destruction. L'ataraxie, l'absence de troubles et de parasites est sa plus grand source d'inspiration. Et pourtant, les mots sont la compagnie la plus etouffante que je connaisse, de ce fait le poete est alors l'Homme le plus entoure. La poesie provient d'un trop-plein, d'une ivresse, d'un fourmillement, d'une frenesie : c'est un debordement. Un poete ne pourra jamais etre completement seul car par la nature meme de sa definition, il est en perpetuel combat avec lui-meme. Apprivoiser les mots est une lutte continuelle et les mots sont en lui. Les mots sont lui."

Elle virevolte sur l'asphalte, esquive trois pas d'une danse etrange puis tire sa reverence a l'humanite toute entiere.

(nikon F 301)

Au telephone.

"Tu penses a quoi la ?

-A toi. Je suis pressee de te revoir... et toi ?

- Bah, j'crois qu'j'ai oublie de sortir le chien. "

bip bip bip.

Plus tard.

"Quinze boites de Lidene s'il vous plait."

Je veux dormir pour toujours. 

t.o.u.j.o.u.r.s.

(...)

Je voudrais m'appeler Pierre.
Je voudrais seduire avec des yeux noirs et une barbe de trois jours.
Je voudrais pisser debout.
Je voudrais pouvoir draguer les serveuses du Plaza.
Je voudrais aller dans les vestiaires des hommes.
Je voudrais jouer a touche-pipi.
Je voudrais baiser ta soeur.

Mais par-dessus tout, je voudrais avoir un gros penis.

*laughs her head off*

Je choisis les rues de Londres pour hurler mon desarroi. La pluie fait fondre et se confondre toutes les couleurs. J'achete un kebab huileux a un marchand ambulant. Je le mange puis  le vomis deux metres plus loin. Je suis dans le quartier de Camden Loch. Gothiques provoc' et sexy, personnages bohemes,   fumeurs de joints, metalleux aux chaussures compensees, punks tatoues et pierces se melangent. Attirance visuelle. J'aime l'endroit. J'aime ces gens et leur cote artiste, detache de toute realite.J'aimerais rester dans cette bulle excentrique le temps de l'eternite. Comme une pause sur l'instant. Un arret sur image. Immortalisation. Et je fige le moment sur papier glace. Je fredonne le dernier abum de Keren Ann. J'entre dans une boutique toute sombre, celle d'un pierceur-tatoueur. Je vois le gars. Je lui montre mon ventre. Je lui dit que oui, je veux une fee la, autour du nombril. Il a l'air d'etre dans un autre monde. La boutique sent le cannabis. Il aquiesce et part dans une piece au fond du magasin. Il me dit "j'arrive.2 secondes". Je me casse. Je n'aime pas les tatouages. Je ne sais pas trop pourquoi je suis rentree dans la boutique de toute facon. Dans la rue, je regarde un etalage de jupes retro. Le marchand me dit que je suis belle. On discute. On echange nos numeros sur des bouts de papiers. Je lui en donne un faux et j'achete une de ses jupes. Trois metres plus loin, je m'arrete a un autre stand. Un type qui tire les cartes. Je lui dit que je le trouve beau. Je lui donne le numero du vendeur de jupes en disant que c'est le mien. Je m'amuse ainsi toute la journee. Je suis une garce. De la pire espece.

"Good girls go to heaven, bad girls go to London."

( So here is where I end up. )

J'ai toujours du mal à rester en place. A rester fidèle aux mêmes lieux, aux mêmes personnes. Il parait qu'il y a des gens comme ça. Et cet endroit, je ne l'ai pas exactement choisi. Mon insomnie m'y a conduite. Alors je ne sais pas. Peut-être que ça me conviendra, peut-être pas. De toute façon, on n'est pas vraiment marier alors si tout foire, ce n'est pas ce que j'appelerais un drame. Ce sera juste la vie.